Réduction des GES : l'industrie du camionnage passe à la vitesse supérieure

29 sept. 2020 par Énergir dans Énergie
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Ici et partout sur la planète, les efforts se multiplient pour réduire les gaz à effet de serre (GES) afin de lutter contre le réchauffement climatique. Le secteur du transport routier, qui représente plus du tiers des émissions de GES au Québec, n’est pas en reste et cherche activement à décarboner ses activités pour contribuer à la transition énergétique. De quelle façon? Quelles sont les technologies les plus prometteuses? Existe-t-il une solution idéale? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans cet article.

Moteurs de changement

Selon une étude publiée en 2019 par le North American Council for Freight Efficiency (NACFE), un organisme sans but lucratif voué à l’amélioration de l’efficacité du transport de marchandises en Amérique du Nord, l’industrie du camionnage est entrée dans une période de changement majeur dans le choix des technologies de groupe motopropulseur avec l’apparition de nouvelles technologies et de carburants moins émissifs.

D’autre part, toujours selon le NACFE, les gestionnaires de parcs de camions de transport de marchandises commencent à envisager l’acquisition de véhicules à carburant de remplacement en raison des économies et des avantages environnementaux qu’ils offrent.

Selon une étude de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie des HEC Montréal, il est souhaitable de considérer une multiplicité de technologies dans les véhicules de transport des marchandises. En effet, puisqu’aucune technologie ne se démarque clairement des autres, il faudrait plutôt privilégier une mixité des approches technologiques et énergétiques afin d’acquérir une plus grande flexibilité. En voici quelques-unes.

Le plein de nouveautés

Parmi ces technologies et ces carburants plus « propres », certains ont déjà été adoptés par les transporteurs nord-américains, tandis que d’autres font encore l’objet d’essais visant à analyser leur potentiel pour le transport de marchandises :

  • Les véhicules électriques offrent une autonomie allant jusqu’à 350 km et sont généralement réservés au transport local. Toutefois, certains fabricants annoncent des véhicules dont l’autonomie pourrait atteindre 800 à 1 000 km. Principal bémol : le coût d’achat des camions électriques demeure important et leur temps de recharge est relativement long. De plus, selon cette même étude de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie, l’électrification complète des véhicules moyens et lourds n’apparaît pas souhaitable dans ce contexte à cause des capacités électriques importantes supplémentaires qui seraient nécessaires, alors que d’énormes besoins électriques seront déjà sollicités dans les autres secteurs.
  • Des véhicules à pile à combustible alimentée à l’hydrogène sont actuellement à l’essai dans plusieurs municipalités nord-américaines, principalement dans le transport en commun.
  • La motorisation diesel hybride (couplée à un moteur électrique) est déjà utilisée par plusieurs services de transport en commun dans le monde et certains fabricants ont commencé à développer cette technologie pour le transport de marchandises.
  • Le gaz naturel (comprimé ou liquéfié) est en plein essor en Californie et en Europe. Ces marchés investissent des sommes importantes dans le développement de la filière du gaz naturel renouvelable (GNR), qui représente déjà 17 % de la consommation de gaz naturel pour véhicules (GNV) en Europe. Au Québec, la production de GNR est également en hausse et encouragée par le gouvernement, qui a fixé à 5 % la quantité de GNR qu’Énergir devra injecter dans son réseau d’ici 2025. Les bioénergies comme le gaz naturel renouvelable prennent davantage d’importance dans le mix énergétique !
  • La motorisation hybride au gaz naturel est une autre technologie prometteuse qui associe un moteur électrique et un moteur alimenté au gaz naturel comprimé ou liquéfié. Hyliion, une entreprise américaine, offre déjà des systèmes hybrides au gaz naturel qui peuvent être intégrés à certains poids lourds. L’entreprise vient aussi de dévoiler l’Hypertruck ERX, un nouveau camion hybride alimenté par un moteur au gaz naturel renouvelable qui offre une autonomie de près de 2 000 km et peut être rempli en 10 minutes environ, avec un poids inférieur aux véhicules diesel ou entièrement électriques.

La meilleure solution?

Parmi cette pléthore de technologies prometteuses, la motorisation hybride rechargeable électrique associée au gaz naturel (comme celle utilisée sur l’Hypertruck ERX de Hyliion) s’avère particulièrement intéressante en raison de ses multiples avantages : réduction des émissions de GES, autonomie élevée, temps de remplissage réduit, efficacité énergétique (grâce au freinage régénératif) et puissance sur demande. Une multiplicité des technologies dans les véhicules de transport des marchandises amène une diversité souhaitable et nécessaire au marché.

Cap sur l’avenir

Les véhicules hybrides au gaz naturel seront-ils en mesure de répondre aux défis de la géographie québécoise, avec ses distances importantes et ses routes escarpées? L’avenir le dira. Chose certaine, il est important de ne plus considérer une solution unique pour la transition énergétique, mais de se donner la chance de considérer une panoplie de solutions complémentaires qui permettraient d’apporter résilience et flexibilité au système énergétique québécois. Dans tous les cas, notre province jouit d’une position avantageuse pour propulser ces nouvelles technologies à l’avant-plan, puisqu’elle peut compter sur un solide réseau d’approvisionnement en GNV, une filière GNR en plein essor et une ressource hydroélectrique abondante, des avantages indiscutables pour le secteur du transport routier.

Qu’est-ce qu’un véhicule hybride électrique ? Un véhicule hybride électrique, c’est un véhicule propulsé à la fois par un moteur électrique et un moteur thermique. Généralement, les véhicules hybrides électriques ont une capacité de stockage électrique (batteries) relativement modeste, puisque l’approvisionnement en énergie électrique est principalement assuré par le freinage régénératif. Ce processus permet de recharger les batteries du véhicule en récupérant l’énergie cinétique normalement dissipée sous forme de chaleur lors du freinage. Comme ce genre de véhicule ne permet pas un apport électrique externe, l’énergie électrique disponible est limitée et sert donc principalement dans les premières secondes de l’accélération du véhicule.

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