CTGN : en route vers l’intelligence énergétique

15 déc. 2016 par Énergir dans Énergie
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Voilà plus de vingt ans que le Centre des technologies du gaz naturel (CTGN) contribue à l’innovation énergétique au Québec et ailleurs. Face aux défis posés par les changements climatiques, son rôle est plus pertinent que jamais. Visite guidée.

« La bonne énergie, à la bonne place, de la bonne façon » : c’est ainsi que sa directrice Isabelle Picard résume la mission de l’organisme à but non lucratif fondé en 1992. À travers ses mandats variés, le CTGN vise à encourager l’utilisation intelligente du gaz naturel en combinaison avec les énergies thermiques renouvelables.

« Partout dans le monde, on observe une transition vers l’usage efficace d’énergies alternatives et à faibles émissions, dit Mme Picard. Le marché du gaz naturel se développe désormais en ce sens. »

Unique en son genre au Canada, le CTGN opère de façon indépendante, tant dans l’intérêt de l’industrie que du public. Son conseil d’administration compte des représentants d’Énergir, de l’Association canadienne du gaz, et du milieu universitaire. Sa clientèle est composée principalement de distributeurs de gaz naturel et de manufacturiers d’équipements.

Préparer l’avenir

Certains mandats confiés au CTGN sont purement consultatifs, comme l’évaluation de programmes d’efficacité énergétique ou la veille technologique. « Par exemple, nous allons rechercher ce qui se fait dans le monde en matière d’intégration de gaz naturel et d’énergie solaire, et en tirer des recommandations adaptées au client », explique Mme Picard.

D’autres concernent l’évaluation de produits, menée dans l’imposant laboratoire du CTGN à Boucherville. Celui-ci permet de reproduire une multitude de conditions d’opération pour évaluer la conformité d’une technologie à des normes précises. Chauffe-eau, chaudières, panneaux solaires, ventilo-convecteurs… De multiples produits sont régulièrement soumis à des tests rigoureux dans les installations du Centre.

Un exemple : les pompes à chaleur importées d’Europe. « Il y a quelques années, certains modèles ne parvenaient pas à offrir les mêmes coefficients de performance dans le climat québécois que dans leur pays d’origine. Le travail du CTGN a contribué au développement des pompes pour climat froid qui se vendent aujourd’hui », raconte Isabelle Picard.

L’organisme développe aussi de nouveaux produits. Lors d’un mandat remarqué aux côtés de Bombardier, il a participé à la conception et à la mise à l’essai du brûleur du flambeau olympique des Jeux olympiques d’hiver de Vancouver. Il a aidé le manufacturier Nu-Air à créer un appareil multifonctions au gaz naturel, incluant foyer, fournaise, ventilateur récupérateur de chaleur, et climatiseur. Il a breveté un chauffe-conduits à modulation de puissance pour les unités de toit. Enfin, il a conçu un système de chauffage par conduits minimalistes à efficacité supérieure.

Le test du monde réel

Un autre service important du CTGN est le mesurage sur site. Car parfois, rien ne vaut le test du monde réel. « On peut obtenir des données très précises en installant des instruments de mesure dans des conditions normales d’opération, sur des périodes de six mois ou plusieurs années », explique Mme Picard.

L’ingénieure cite le cas de chaudières à condensation qui fonctionnaient idéalement en laboratoire, mais dont les retours d’eau chaude présentaient des températures très élevées en situation réelle. « Les gens se questionnaient, car si l’eau est plus chaude que la température de condensation, celle-ci ne peut avoir lieu. Or en mesurant plusieurs sites au Québec, nous avons démontré que les chaudières fonctionnaient correctement – ce qui a validé la pertinence d’inclure ces appareils dans les programmes d’efficacité énergétique », dit-elle.

Quelques tendances à surveiller

Parce qu’ils portent sur des technologies nouvelles ou en devenir, les mandats du CTGN laissent entrevoir les tendances d’avenir. À en croire son carnet de commandes actuel, celles-ci sont prometteuses.

« Nous nous intéressons à la détection de fuites dans les réseaux gaziers par voie aérienne, ou encore aux nouvelles normes de performance pour les pompes à chaleur. Il y a aussi tout ce qui touche au “net zéro”, soit l’atteinte d’un bilan énergétique nul pour les bâtiments. Et il y a la technologie de l’heure : le gaz naturel renouvelable (GNR) », signale Isabelle Picard.

Entre autres projets, le laboratoire de Boucherville a accueilli une technologie californienne de conversion en GNR de la biomasse forestière, afin de démontrer son application aux essences de bois québécoises et au réseau d’Énergir, en période hivernale .

« Le GNR offre beaucoup de promesses, mais notre rôle est d’en tirer des applications concrètes, dit Mme Picard. Il y a du chemin à faire entre un concept de laboratoire et une technologie à la fois viable et rentable. C’est là que nous pouvons apporter notre aide. »

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