Il y a du génie dans l’air

Les grands vents ne font pas qu’écorner les bœufs, ils génèrent de l’électricité propre. Consciente que le développement durable passe par la diversification des sources d’énergie, Énergir met en oeuvre des projets éoliens avec des retombées positives pour l’environnement et les communautés locales.

Alimentée par le simple mouvement de l’air, la production d’électricité éolienne est 100 % renouvelable et ne génère aucun gaz à effet de serre. Tout pour plaire à Énergir, qui consacre beaucoup d’efforts à élargir son portefeuille d’énergies propres, comme elle le fait avec le solaire et le biométhane. Mais encore faut-il trouver des sites suffisamment venteux et éloignés des zones résidentielles.

Encouragée par la réussite de ses projets éoliens dans la seigneurie de Beaupré, ainsi qu’au Vermont, par l’entremise de ses investissements dans Green Mountain Power, Énergir s’est récemment tournée vers le Nord-du-Québec, où soufflent des vents d’exception. Première destination : la mine Raglan, une exploitation de nickel aux portes du cercle polaire, tout en haut de la carte du Québec.

L’éolienne de tous les défis

Livrée à l’été 2015, l’éolienne de la mine Raglan représente une réussite sans précédent sur le plan technologique. Éloignée de tout moyen de transport routier, exposée au givre, soumise à des froids de -40 °C et battue par des vents de 120 km/h, cette géante de 600 tonnes n’a pu être érigée qu’en déployant des trésors d’ingéniosité.

Jusqu’ici, toutes les tentatives d’installer des éoliennes dans la région avaient échoué. Énergir, en partenariat avec la Société de projet de Tugliq, a travaillé avec le fabricant allemand Enercon qui a mis au point un aérogénérateur de trois mégawatts capable de résister aux conditions extrêmes du Nunavik. Sa turbine à entraînement direct fonctionne sans boîte de vitesse, éliminant les engrenages et les huiles susceptibles de geler. Elle est équipée d’une chaufferette pour faire fondre la glace et ses pales ont des réglages individuels pour affronter les blizzards.

Après la conception, la construction. Faute de pouvoir poser l’éolienne sur le sol gelé, car ses lentilles de glace peuvent fondre en été et faire basculer la structure, les ingénieurs ont proposé une solution novatrice avec une plateforme surélevée reposant sur 12 pieux de béton ancrés à la roche mère.

La mine peut compter sur trois systèmes de stockage pour stabiliser les variations énergétiques de l’éolienne. Une roue d’inertie permet d’emmagasiner et de libérer l’énergie rapidement et pour une courte période. Une batterie au lithium de longue durée stocke l’électricité et soutient le réseau en électricité pendant les transitions entre l’utilisation des génératrices au diesel et l’éolienne.

Un système d’électrolyse pour produire de l’hydrogène, un réservoir pour stocker celui-ci et une pile à combustible (fuel cell) pour convertir l’hydrogène en électricité viennent compléter les infrastructures dont dispose la mine Raglan pour subvenir à ses besoins énergétiques.

Grâce à ce système novateur de transmission et de stockage d’énergie, la mine Raglan a réduit de 22 millions de litres sa consommation de diesel et de 6,18 kilotonnes ses émissions de GES. Une réussite qui ne manquera pas d’en inspirer d’autres, pour le bien de l’économie, de l’environnement et des collectivités locales !