À Saint-Hyacinthe, rien ne se perd, tout se transforme

6 mars 2015 par Énergir dans Énergie
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Et si nos déchets organiques étaient transformés en source d’énergie renouvelable pour nos municipalités ? Bienvenue à Saint-Hyacinthe, pionnière de « l’économie circulaire ».

C’est toujours une bonne nouvelle pour les citoyens quand leur municipalité diminue ses dépenses. Encore mieux quand elle réduit du même coup ses émissions de gaz à effet de serre ! C’est le cas de Saint-Hyacinthe qui vient de conclure une entente avec Énergir.

Le développement durable a le vent en poupe sur les rives de la Yamaska. Après avoir implanté la biométhanisation des boues provenant des eaux usées, Saint-Hyacinthe se lance dans la collecte des « bacs bruns » et la biométhanisation de toutes les matières organiques de sa région. C’est en effet plus de 23 municipalités environnantes qui sont ciblées par la collecte de déchets organiques, en plus de nombreuses entreprises agroalimentaires.

La biométhanisation est un procédé qui vise à récupérer le biogaz, lequel est produit naturellement lors de la dégradation des matières organiques, et à le traiter pour en faire du gaz naturel renouvelable. La biométhanisation présente un double avantage, puisqu’on empêche des gaz à effet de serre (GES) de s’échapper dans l’atmosphère, et on crée du même coup une source d’énergie renouvelable.

Produit ici, consommé ici

Avec ce projet, Saint-Hyacinthe boucle la boucle de « l’économie circulaire » : la production et la consommation sont favorisées localement. La Ville gèrera ses activités de biométhanisation dans son nouveau Centre de valorisation des matières organiques (CVMO). Elle compte utiliser avant tout l’énergie ainsi produite pour ses propres besoins.

Des économies annuelles d’un demi-million de dollars devraient ainsi être dégagées, permettant à la Ville d’amortir en quelques années son investissement initial de 48 millions de dollars (financé à parts égales avec les gouvernements fédéral et provincial). Des profits devraient aussi être générés puisque les surplus de gaz naturel renouvelable seront vendus à Énergir. À cet effet, une entente de principe a été conclue et une demande a été déposée à la Régie de l’énergie pour approbation.

Selon les termes de l’entente, l’entreprise achètera à la Ville environ 12 millions de mètres cubes par année de gaz naturel renouvelable pendant les 20 prochaines années, lesquels seront injectés dans le réseau gazier par l’entremise d’installations qu’elle s’est engagée à construire. Cela concorde parfaitement avec les plans d’Énergir, qui ne cache pas sa volonté d’offrir à sa clientèle un gaz naturel renouvelable produit sur le territoire du Québec.

Des services municipaux moins chers et plus propres

La Ville consommera son gaz naturel pour le chauffage de ses édifices, et l’utilisera aussi comme carburant pour ses véhicules. Les bacs bruns des citoyens alimenteront ainsi des véhicules municipaux en gaz naturel, une première au Québec.

Cette initiative s’inscrit dans une tendance qui bouleverse actuellement le monde des transports au Québec. En à peine cinq ans, plus de 350 véhicules au gaz naturel sont apparus sur les routes du Québec, et de nombreuses entreprises ont entamé la conversion de leur parc. Les municipalités ont avantage à leur emboîter le pas puisque cette technologie, désormais arrivée à maturité, permet d’économiser jusqu’à 40 % des coûts de carburant et de réduire jusqu’à 25 % les émissions de GES par rapport au diesel. Si le gaz naturel provient de la biométhanisation des déchets, la différence atteint alors 90 % !

En transformant un centre de coûts (la gestion des déchets organiques) en source de profits (les économies d’achat d’énergie combinées à la vente des surplus de production de gaz naturel), Saint-Hyacinthe va sûrement inspirer d’autres municipalités. Les finances publiques s’en porteront mieux, et l’environnement aussi puisqu’environ 6 % des GES au Québec proviennent de l’enfouissement des matières résiduelles. Au bout du compte, ce sont les citoyens qui en profiteront le plus, en accédant à des services publics en santé, et en respirant un air plus pur.

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