L’optimisation du carburant pour les camions

29 mars 2018 par Énergir dans Énergie
Photo optimisation carburant
Le carburant est l’un des principaux coûts associés aux camions lourds. Si les transporteurs n’ont aucun contrôle sur les prix à la pompe ou la météo, certains choix leur permettent néanmoins d’optimiser leur consommation – et par conséquent leur rentabilité.

L’art de la conduite économe

Que l’on roule au diesel, au gaz naturel ou avec tout autre carburant, l’optimisation commence derrière le volant. Dans son guide populaire Secrets of Better Fuel Economy, le manufacturier Cummins affirme que le chauffeur d’un camion influence à lui seul 30 % des économies de carburant.

Jean-Sébastien Bouchard, vice-président ventes à Isaac Instruments, nous explique effectivement que « le chauffeur contrôle plusieurs variables essentielles ». Il peut entre autres :

  • Maintenir au plus bas ses tours par minute (RPM)
  • Garder son turbo sous 20 psi de pression
  • Ne pas freiner inutilement pour éviter de réaccélérer
  • Jouer des pédales le plus possible lorsqu’il est chargé en côte

Sans oublier que le chauffeur influence la vitesse, ce qui compte pour beaucoup ! À partir de 100 km/h, chaque km/h supplémentaire coûte 1 % de plus de carburant. À l’inverse, un parcours à 80 km/h peut générer des économies, à condition de pouvoir se permettre le temps de conduite supplémentaire. « C’est pour cette raison que certaines flottes installent des limiteurs de vitesse à 90 km/h », dit M. Bouchard.

L’entreprise Isaac offre une solution technologique qui recommande les bonnes pratiques de conduite aux chauffeurs à partir d’une foule de données mesurées en temps réel. Pour son client Groupe Robert, elle a identifié 25 comportements qui font la différence entre un chauffeur économe ou énergivore. Jean-Sébastien Bouchard nous expliquait que, dans leurs tests, les meilleurs chauffeurs consommaient 7 % moins de carburant sur le même trajet.

Logistique et entretien : des facteurs essentiels

En plus de la conduite des chauffeurs, il faut penser à la logistique. Il y a plusieurs points sur lesquels les gestionnaires peuvent travailler pour optimiser la logistique :

  • Identifier les chauffeurs disponibles selon les itinéraires
  • Minimiser les déplacements à vide
  • Éliminer les erreurs de parcours

Et puis il y a l’entretien, qui affecte à la fois la consommation de carburant et la durée de vie des véhicules. Outre les recommandations courantes faites par les manufacturiers, les camionneurs ont leurs propres trucs selon leur contexte spécifique.

Par exemple, « lors des grands froids au Québec, certains apposent une couverture sur leur grille avant. Cela réchauffe l’air qui circule autour du moteur, car s’il est trop froid, la combustion n’est pas optimale », dit Jean-Sébastien Bouchard. « Mais quand le mercure remonte, il faut retirer la couverture au bon moment, sinon le moteur devient plus chaud et le ventilateur doit travailler plus fort pour compenser, et ainsi exploiter inutilement jusqu’à 50 hp supplémentaires! Il faut donc bien connaître son moteur et sa plage normale de température selon la météo. » 

Une question de gestion

Depuis quelques années, les transporteurs s’intéressent de plus en plus aux carburants alternatifs au diesel, comme le gaz naturel pour véhicule, par souci d’économie surtout. Mais ce n’est pas parce qu’on paie moins cher à la pompe que l’on doit cesser d’optimiser sa consommation pour autant, rappelle M. Bouchard.

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