Camions lourds : les secrets d’un entretien réussi

1 mars 2018 par Énergir dans Énergie
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L’entretien d’un parc de camions lourds est primordial, si l’on veut éviter des problèmes mécaniques et prolonger ainsi la durée de vie utile de ces véhicules, en plus d’augmenter la rentabilité du parc. Voici quelques bons conseils de la part des gestionnaires du parc de véhicules d’Énergir afin de tirer le maximum de vos camions lourds.

La SAAQ définit comme « camions lourds » les véhicules d’un poids nominal brut supérieur à 4 500 kg, les autobus, les minibus et les dépanneuses. Selon la Loi, tous sont soumis à une vérification mécanique périodique obligatoire, sauf si leur propriétaire met volontairement en œuvre le Programme d’entretien préventif (PEP) de la SAAQ.

« Nous croyons fermement à l’entretien préventif. Ce n’est pas juste une question de conformité à la réglementation. Le PEP est le secret de la réussite », dit Roger Constantin, chef de service depuis 16 ans à la gestion du parc de véhicules d’Énergir.

On peut suivre le PEP en faisant appel à un sous-traitant mandataire, mais selon le cas, il peut être beaucoup plus pratique et économique de mettre en place son propre programme. Le propriétaire du parc de véhicules doit alors faire reconnaître son PEP par la SAAQ, et assumer alors plusieurs responsabilités, dont celles d’assurer la compétence des mécaniciens, d’apposer une vignette sur les véhicules une fois par année, d’effectuer toutes les réparations requises et de respecter la fréquence imposée pour les entretiens.

Formation du personnel : montrez vos cartes!

« Chaque mécanicien que nous embauchons doit obtenir sa carte du PEP, pour confirmer qu’il respecte les méthodologies d’entretien », explique Roger Constantin.

Si cette carte est obtenue à vie, M. Constantin recommande néanmoins des formations de recyclage périodique.

« Même si ce n’est pas obligatoire, nous refaisons la formation tous les trois ans, car les gens peuvent prendre de mauvaises habitudes, ou les façons de faire changent, et la SAAQ modifie parfois son programme. »

L’entretien d’un parc de camions lourds fait appel à plusieurs expertises, surtout dans un parc de 70 véhicules variés comme celui d’Énergir. C’est pourquoi l’entreprise demande aussi à ses mécaniciens d’obtenir la carte du CPA Québec, pour laquelle il faut passer un examen.

Enfin, d’autres formations particulières sont nécessaires quand l’entreprise acquiert un camion d’un nouveau constructeur, ou pour les équipements installés sur les véhicules, tels que grues articulées, compresseurs et chauffages auxiliaires. C’est pourquoi il est aussi toujours important d’être informé sur les différentes formations requises lorsque de nouveaux projets sont en cours pour le parc de véhicules.

L’entretien, un investissement payant

« L’entretien préventif évite les arrêts non planifiés et maximise le taux de disponibilité. Cela représente de grosses économies au bout du compte, affirme Roger Constantin. Il vaut donc la peine de dresser des plans d’entretien complets pour tous les types de véhicules et d’équipements. Ces plans peuvent être élaborés avec l’aide des manufacturiers, qui sauront faire de bonnes recommandations. »

Gare à la conduite sportive!

Outre le programme d’entretien, les chauffeurs doivent effectuer chaque jour une ronde de contrôle de leur camion, selon une routine clairement établie. Si des correctifs mineurs sont nécessaires, on peut les planifier pour la journée suivante; s’ils sont majeurs, il est nécessaire de les apporter sur-le-champ.

Les chauffeurs jouent aussi un rôle dans la durée de vie des véhicules, par leur style de conduite. « S’ils freinent beaucoup, ou accélèrent et tournent rapidement, l’usure et les bris surviendront plus tôt », rappelle M. Constantin.

À quel moment doit-on remplacer un camion?

À quel moment décide-t-on si un camion doit être remplacé, ou s’il peut encore servir plusieurs années? Selon M. Constantin, c’est une question de coûts.

« Lorsqu’un véhicule arrive à la fin de son cycle de vie, nous calculons ce que nous coûterait sa mise à niveau pour qu’il puisse rouler quelques années de plus, et nous faisons une analyse pour déterminer à quel moment le coût de l’entretien va augmenter. Si cela dépasse 50 % du prix d’achat d’un véhicule neuf, ça ne vaut pas la peine. Mais dans certains cas, ce calcul nous a permis de prolonger de 8 à 10 ans la durée de vie de camions », ajoute-t-il.

L’option gaz naturel, pas plus compliquée qu’un parc au diesel

Bonne nouvelle pour les camions au gaz naturel : l’entretien n’est pas plus complexe que pour des véhicules au diesel. Il suffit d’une simple formation additionnelle pour inculquer les connaissances nécessaires aux mécaniciens.

« La mécanique d’un moteur au gaz naturel n’est pas plus complexe ni plus capricieuse, mais il fautobtenir les certificats adéquats auprès d’Emploi-Québec pour en faire l’entretien », rappelle Roger Constantin, qui gère lui-même une quinzaine de camions lourds au mélange diesel-GNC dans le parc d’Énergir.

« Il y a donc un surcoût au niveau de la formation, mais il est rapidement compensé par les économies réalisées sur le ravitaillement en carburant. Sans parler des avantages pour le bilan environnemental du parc. »

De plus, dans le cas d’une motorisation 100 % gaz naturel, il y a même des économies d’entretien à long terme sur la vie utile des véhicules. Le gaz naturel étant plus propre que le diesel, le moteur ne nécessite pas de système antipollution complexe comprenant l’injection d’urée et des filtres à particules. Il s’ensuit à coup sûr des économies, car la mécanique gaz naturel est plus fiable en raison de sa simplicité. Cela signifie moins de bris fortuits, et ainsi, moins de camions qui sont immobilisés inutilement pour une réparation non planifiée.

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