Bris lors des excavations : la solution est dans la prévention

26 avr. 2016 par Énergir dans Énergie
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Parmi les mauvaises surprises pouvant survenir sur un chantier de construction, le bris accidentel d’une conduite souterraine est l’une des plus dommageables. Et pourtant, c’est l’une des plus faciles à éviter. À l’occasion du Mois de la prévention des dommages aux infrastructures souterraines, l’organisme Info-Excavation rappelle quelques faits importants.

Dans les sols et souterrains du Québec, il n’y a pas que de la terre et de la roche. On y trouve un réseau complexe de câbles de télécommunications, câbles électriques, conduites de gaz naturel, égouts, canalisations d’eau, canaux d’évacuation, oléoducs, etc. Aussitôt que l’on creuse, surtout dans les agglomérations, les chances de tomber sur une infrastructure sont assez substantielles.

C’est ainsi qu’on répertorie dans la province un nombre impressionnant de bris accidentels : près de 1100 en 2015, soit presque cinq par jour !

Ces incidents ne coûtent pas seulement cher aux propriétaires desdites infrastructures ; ils comportent aussi leur lot de dommages collatéraux, à hauteur de 109 M$ par année selon le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO).

« Il n’est pas rare qu’un bris nécessite l’intervention de deux camions de pompiers, l’évacuation des résidences et commerces avoisinants, l’instauration d’un périmètre de sécurité qui perturbe la circulation routière, et une interruption de service pour des milliers d’usagers. Ce branle-bas de combat se solde bien souvent par une facture salée, tant pour l’entrepreneur que pour la société. C’est sans compter les conséquences environnementales comme le bruit et la pollution », explique Nathalie Moreau, directrice générale, prévention et affaires publiques à Info-Excavation.

Une simple demande suffit

Les principaux coupables sont l’improvisation et la méconnaissance du sol, indique cet organisme sans but lucratif qui réunit des propriétaires, municipalités et partenaires en prévention pour la protection des infrastructures souterraines.

Quand on sait que la cartographie complète de nombreuses municipalités québécoises est disponible gratuitement sous forme numérisée, il est difficile de blâmer la malchance. Pour deux tiers des bris survenus en 2015, aucune demande de localisation n’avait été faite au préalable ; or beaucoup auraient pu être évités en faisant une simple demande en ligne ou sur application mobile pour s’informer sur les infrastructures souterraines en place.

Autre statistique troublante : 58 % des bris sont causés par des pratiques d’excavation déficientes, ce qui démontre à quel point les travailleurs ont besoin d’être informés adéquatement.

Objectif zéro bris

Déjà, Info-Excavation compte demander au gouvernement d’adopter une législation pour renforcer la prévention des bris. D’ici là, la solution est l’information.

À l’aube de la haute saison dans l’industrie de la construction, l’organisme recommande aux donneurs d’ouvrage d’exiger de leurs fournisseurs la localisation des infrastructures avant d’entamer les travaux. Les entrepreneurs sont tenus de le faire selon le Code de sécurité pour les travaux de construction au Québec (article 3.15.1) mais cette obligation ne suffit apparemment pas. Info-Excavation a conçu un guide des clauses à cette fin, destiné aux rédacteurs d’appels d’offres.

Parmi les autres initiatives de l’organisme, des formations gratuites sont offertes aux travailleurs, gestionnaires et ingénieurs sur toutes les étapes pour prévenir les dommages ; et un outil de rapport sur les dommages aux infrastructures permet aux différents intervenants de signaler rapidement les incidents (dommages, quasi-dommages, temps d’arrêt) pour tenir la base de données à jour, de manière confidentielle.

Pour plus d’information, visitez le site d’Info-Excavation.

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