L’économie sociale réinvente la vie de quartier dans le Centre-Sud

17 oct. 2017 par Énergir dans Communauté
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Au Québec, on entend de plus en plus souvent parler d’économie sociale – et pour cause! Notre province est une championne dans ce domaine au Canada et dans le monde. Mais qu’est-ce que l’économie sociale, au juste? Et quelles sont les forces vives de ce secteur en plein essor? Pour le savoir, nous nous sommes intéressés à plusieurs entreprises et organismes des quartiers Centre-Sud et Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (MHM), à Montréal, où l’économie sociale fait la différence au quotidien.

Économie sociale 101

L’économie sociale est un modèle basé sur le développement de la collectivité, plutôt que sur le profit. Elle génère des retombées à forte valeur ajoutée pour les citoyens dans des domaines tels que la protection de l’environnement, la réinsertion sociale et professionnelle, la revitalisation de quartiers et la lutte contre la pauvreté, notamment. À Montréal, elle représente plus de 65 000 emplois directs et des revenus annuels de deux milliards de dollars. De plus, elle bénéficie de l’appui du Conseil d’économie sociale de l’Île de Montréal (CESIM), qui a récemment lancé l’initiative « L’économie sociale, j’achète! », dont l’objectif est d’inciter les institutions publiques et les grandes entreprises à s’approvisionner auprès des entreprises d’économie sociale de la métropole.

Dans le Centre-Sud et MHM, l’économie sociale prend des formes diverses et complémentaires dans le but de favoriser l’insertion socioprofessionnelle, de créer de l’emploi, de répondre à différents besoins et d’améliorer la qualité de vie des citoyens.

Verdissement et embellissement

Y’a quelqu’un l’aut’bord du mur (YAM), par exemple, est une entreprise qui offre des services d’enlèvement de graffitis et propose de les remplacer par des murs végétalisés ou des murales. YQQ chapeaute aussi Paysage Solidaire, un important projet d’agriculture urbaine qui permet aux résidents de l’arrondissement de s’approvisionner en fruits et légumes frais hyperlocaux à prix modique.

L’environnement est également au cœur des activités de Sentier Urbain. Cet organisme est à l’origine d’initiatives à caractères social et environnemental comme l’École de la forêt, qui encourage les enfants du primaire à participer au verdissement de leur quartier et de leur milieu scolaire, la renaturalisation de terrains vacants (Circuit Jardins) et le verdissement social, qui contribue à la revégétalisation des arrondissements de Montréal.

Insertion socioprofessionnelle

SOS Vélo, pour sa part, récupère et recycle chaque année des milliers de pièces de vélo et des bicyclettes d’occasion pour en faire son produit phare, l’ÉCOVÉLO. L’entreprise vend aussi des vélos usagés, des vêtements et des accessoires, ainsi que des produits dérivés. Ces activités facilitent l’insertion socioprofessionnelle d’adultes de 18 à 55 ans, qui développent chez SOS Vélo des attitudes et des aptitudes favorisant leur employabilité.

Dans le même esprit, Les ateliers d’Antoine forme des jeunes de 16 à 30 ans aux techniques d’ébénisterie pour les préparer au marché du travail. Dans le cadre de leur expérience, ces jeunes fabriquent des produits de bois tels que des composteurs, des bacs à fleurs et des aménagements extérieurs qui sont vendus à des particuliers, des municipalités ou des établissements scolaires et permettent de financer une partie des activités de l’entreprise.

Accès au logement

Le logement représente le poste de dépenses le plus important des ménages. À Montréal, plusieurs entreprises viennent en aide aux personnes à faible revenu, comme Inter-Loge, qui offre des logements abordables aux familles les moins nanties. Le Comité logement Ville-Marie propose quant à lui des services gratuits de défense des locataires et contribue activement au développement de logements sociaux dans l’arrondissement Ville-Marie.

Arts et culture

L’art occupe également une place de choix dans l’économie sociale, ainsi qu’en témoignent des organisations comme la Société des arts technologiques, un laboratoire transdisciplinaire reconnu internationalement pour son rôle dans le développement de technologies immersives et de la réalité virtuelle, et dans l’utilisation créative des réseaux à très haut débit, ou encore Diversité artistique Montréal, qui œuvre à la promotion de la diversité dans les arts et la culture auprès des instances gouvernementales et du milieu culturel dans le but de contribuer à la vitalité et à l’excellence de la scène artistique québécoise.

Clientèles particulières

D’autres entreprises viennent combler des besoins particuliers, comme Kéroul, qui vise à rendre le tourisme et la culture accessibles aux personnes handicapées; l’organisme a d’ailleurs publié La Route Accessible, un guide de plus de 250 adresses où l’on peut trouver une foule d’activités adaptées aux personnes à mobilité réduite – y compris des sorties en motoneige! On pense aussi à Clowns sans frontières, une association qui offre des spectacles dans les camps de réfugiés, les bidonvilles, les prisons et les orphelinats du monde entier pour aider parents et enfants à se reconstruire après une guerre ou une catastrophe.

L’effet papillon

L’économie sociale dans le Centre-Sud et dans MHM, c’est aussi de nombreux cafés solidaires, des restaurants, des centres de la petite enfance (CPE), des coopératives, des musées et des centres communautaires. En fait, l’économie sociale est partout. Alors, la prochaine fois que vous écouterez la radio, irez voir un spectacle ou achèterez un café, sachez que votre geste aidera peut-être un jeune à trouver de l’emploi, une famille à se loger ou un enfant à manger à sa faim.

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