
Communauté, Développement durable
Carbone Scol’ÈRE : un programme qui aide les jeunes à contribuer concrètement à la réduction des gaz à effet de serreCe fléau portant le nom de Colony Collapse Disorder (CCD) ou en français, le syndrome d’effondrement des colonies, peut être constaté dans presque tous les pays du monde. Sur terre, depuis près de 60 millions d’années, les abeilles ont vu passer leur lot de disparition due aux changements climatiques extrêmes, aux hivers rigoureux, à un manque de végétation appréciable, à des épidémies, et aux pesticides depuis les dernières décennies. Toutefois, le nom du syndrome a été attribué en 2006 alors que nous avons pu constater, sur la scène mondiale, une importante désertion des abeilles ouvrières de leur ruche, laissant derrière la reine, quelques faux-bourdons (mâles), et des œufs, larves et nymphes. Sans les abeilles ouvrières, les ruches finissent par mourir et disparaître. Une situation très inquiétante alors que des régions entières se sont soudainement retrouvées sans abeilles et ont vu leur production apicole réduite à zéro.
Selon Pascale Mollier*, différents dans chaque pays, les facteurs responsables de cette plus récente épidémie sont notamment : le varroa (un acarien parasite) qui affaiblit les abeilles, le nosema ceranae (un champignon microscopique), le virus IAPV, et les pesticides.
Comment aider?
Heureusement, il y a plusieurs façons d’aider et nous en présentons quelques-unes ici.
En consommant du miel produit localement, vous aidez à soutenir les apiculteurs de votre région en plus d’ajouter à votre alimentation une saine source de sucre. Au fait de ses vertus, saviez-vous que le miel est à la fois antiseptique, tonifiant et cicatrisant? Le miel est aussi élevé en vitamines B (B1, B2, B3, B5, B6) et C et présente donc une forme de sucre meilleure pour la santé que le sucre blanc ou l’édulcorant.
Que vous disposiez de quelques pots sur votre balcon ou d’une vaste cour avec un grand jardin, le fait de planter des fleurs va grandement aider. Les abeilles, friandes de leur pollen, viendront y butiner. Les meilleures espèces à planter sont des plantes de nature mellifères qu’on dit « porteuses de miel » puisqu’elles ont une floraison abondante et sont généreuses en nectar. Plantez par exemple : du cosmos, des coquelicots, de la sauge, de la gerbéra, du romarin, des tournesols, ou de l’aneth. Même la verge d’or, que l’on retrouve souvent en bordure de nos autoroutes est une excellente plante pour les abeilles. Visitez le site Ramenons les abeilles pour obtenir des semences de fleurs sauvages gratuitement.
Les abeilles ont besoin d’un petit plan d’eau où s’abreuver. Pas d’une piscine ou d’un étang profond, mais juste un petit bassin à oiseaux est parfait.
Ça semble évident, mais encore beaucoup de gens font traiter leur terrain de produits chimiques pour éviter la croissance de pissenlits par exemple. Des solutions non toxiques existent et il ne tient qu’à vous de vous renseigner.
Finalement, vous pouvez faire le grand saut et installez dans votre cour votre propre ruche. Avant de vous lancer dans l’aventure toutefois, renseignez-vous et consultez la carte des ruchers afin de connaître l’activité apicole de votre secteur. En milieu urbain, le site d’Agriculture Montréal propose une foule d’informations utiles. En fait d’équipement, il existe les ruches traditionnelles ainsi que les « chalets d’abeilles » qui sont plus petits et peuvent s’installer aisément en hauteur.
Ces quelques pistes de solutions ne pourront à elles seules régler entièrement le mal qui afflige les abeilles, mais elles peuvent assurément aider. En plus, elles aideront votre jardin à fleurir toute la saison durant.
* Pascale Mollier, Unité mixte de recherche Inra-Université d’Avignon « Abeilles et environnement – plusieurs facteurs », « Le déclin des abeilles, un casse-tête pour la recherche », INRA Magazine, Institut national de la recherche agronomique, juin 2009, p. 13-24