Combattre la faim dans le Centre-Sud

Pour beaucoup de résidents du quartier Centre-Sud de Montréal, manger à sa faim est encore un luxe. Heureusement, des repas et de l’aide alimentaire sont offerts par plusieurs organismes.

La vie culturelle foisonnante du quartier n’empêche pas la pauvreté de perdurer dans Mercier-HoMa. C’est pourquoi certains services d’aide alimentaire gratuite ou à faible coût y sont actifs. Chacun à leur manière, ils s’assurent de rejoindre le plus grand nombre de personnes possible en vue d’améliorer leurs conditions de vie.

Nourrir ceux qui n’ont rien

Pour ceux qui n’ont souvent pas même un toit, des services de cantine ambulants offrent des repas dans la rue.

C’est le cas du ministère de la rue de l’Armée du Salut, qui s’arrête quelques fois par mois dans les quartiers les plus défavorisés. Ses bénévoles sont à l’œuvre les deuxièmes et quatrièmes jeudis du mois à 18 h, à la place Émilie-Gamelin. Le même parc accueille la cantine de la Mission Grand-Berger les jeudis à 19 h et les vendredis à 19 h 30. Celle-ci s’arrête aussi au parc Viger les samedis et dimanches à 14 h. De 300 à 400 personnes sont servies chaque fois, parmi lesquelles des sans-abri, des personnes en crise et des aînés isolés.

Plus vieil organisme de tous, l’Accueil Bonneau, a été créé en 1877 pour offrir chaque jour des repas et un toit aux personnes dans le besoin. Aujourd’hui, près de 800 repas y sont servis quotidiennement par des bénévoles qui prennent aussi le temps de tisser des liens avec les bénéficiaires.

Destinée aux jeunes sans-abri ou en situation précaire, la cafétéria du Bon Dieu dans la rue sert près de 40 000 repas par année. Fondé par le père Emmett Johns, « Pops », en 1988, l’organisme aide les jeunes à combler leurs besoins immédiats, mais aussi à acquérir des compétences et à trouver les ressources pour mener une vie plus autonome et enrichissante.

Casser les prix pour encourager l’autonomie

Plusieurs services alimentaires sont offerts à une autre catégorie de personnes dans le besoin : celles qui n’ont pas les moyens de manger à leur faim, mais qui ne sont pas à la rue. En leur demandant une somme modique en échange de la nourriture, on leur permet de subvenir à leurs besoins tout en maintenant leur autonomie.

La carte-repas de L’Itinéraire, vendue au coût de 6 $, permet à ses usagers de bien se nourrir à bas prix, et de développer les aptitudes nécessaires à l’autonomie alimentaire. Elle peut être achetée par les bénéficiaires eux-mêmes, ou leur être offerte par des personnes qui souhaitent les aider. Elle donne accès à un repas complet au Café L’Itinéraire ou dans les autres établissements participants (le Comité social centre-sud, MultiCaf, Resto Plateau, Chic resto Pop et Le Phare).

Le Comité social Centre-Sud se consacre à l’éducation populaire autonome en aidant les résidents à exercer un réel contrôle sur leurs conditions de vie. Parmi ses activités, l’organisme offre près de 200 repas chauds complets à bas prix chaque jour. Un déjeuner complet coûte par exemple 2,50 $, un dîner, 2,75 $, un plat congelé à emporter, 3,50 $ et un sandwich, 1 $.

Pour la clientèle des aînés, Action Centre-Ville vend des repas congelés à prix modiques en marge de ses services communautaires axés sur le maintien de l’autonomie et la participation à la vie collective.

Lutter contre l’insécurité alimentaire

Plusieurs organismes offrent des denrées de qualité à bas prix pour lutter contre l’insécurité alimentaire et encourager les citoyens à bien manger malgré leurs faibles moyens.

Le Carrefour alimentaire Centre-Sud soutient le développement d’un système alimentaire local, écologique et solidaire. L’organisme distribue des fruits et légumes frais à prix avantageux aux familles les plus démunies du quartier. Il remet aussi chaque année des bons d’achat « Fruits de la solidarité » grâce au soutien financier d’entreprises.

Des distributions alimentaires sont aussi effectuées chaque semaine par Maisons Adrianna. Pour seulement 10 $ par mois, les personnes seules reçoivent un panier de denrées alimentaires chaque mardi, et les familles reçoivent le leur le jeudi. Fondé en 1988 par sœur Aline Roy du Saint-Rosaire de Rimouski, l’organisme propose aussi des logements à prix modique et des activités permettant le développement et l’intégration communautaire.

Malgré toutes ces initiatives, les problèmes alimentaires demeurent bien présents dans le Centre-Sud. Si vous souhaitez soutenir ces organismes, il vous suffit de cliquer sur les hyperliens. À noter que plusieurs d’entre eux, et bien d’autres encore, sont approvisionnés par Moisson Montréal.