Acceptabilité sociale

8 mai 2015 par Énergir dans Communauté
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Étant elle-même un promoteur de projets structurants au Québec, Énergir considère l’acceptabilité sociale comme étant un chantier important pour le développement du Québec. Cela se vit en cohérence avec les trois valeurs de l’entreprise, soit d’être performante, respectueuse et responsable.

Le 20 mars dernier, à Lévis, nous avons participé au Forum sur l’acceptabilité sociale organisé par l’Institut du Nouveau Monde (INM), qui se voulait une activité inclusive afin de faire progresser la réflexion et la connaissance sur la notion d’acceptabilité sociale.

Des représentants de tous les secteurs de la société y ont pris part, soit des représentants d’institutions publiques provinciales, des municipalités, des Premières Nations, d’entreprises, ainsi que des chercheurs, des groupes environnementaux et des citoyens engagés. Une ambiance de dialogue et d’ouverture a régné tout au long du Forum .

Voici quelques réflexions qui émanent de cette journée d’échanges.

Il importe de comprendre qu’il n’existe pas de consensus sur la dynamique entourant l’acceptabilité sociale et que plusieurs définitions abondent. Très souvent, l’acceptabilité sociale d’un projet passe inaperçue, car ce qui est beaucoup plus visible, ce qui soulève les passions et qui fait couler de l’encre, c’est surtout lorsque des parties prenantes s’opposent fermement aux impacts sociaux et environnementaux d’un projet ou d’une industrie.

Plusieurs facteurs peuvent conduire à l’acceptabilité ou même au refus d’un projet ou d’une industrie, mais, en fin de compte, l’important c’est d’arrimer les visions de développement d’un promoteur avec celles de la communauté locale et de la société. Si plusieurs parties prenantes, au sein de la société au sens large, n’adhèrent pas à la vision du développement économique proposée par une filière ou une industrie, cela peut freiner considérablement l’avancement d’un projet. Il demeure qu’en matière d’acceptabilité sociale, il y a indéniablement une notion de responsabilité partagée des promoteurs et des parties prenantes dans le processus.

Par les temps qui courent, on constate que ce sont les promoteurs qui héritent de la responsabilité de faire la démonstration du bien fondé, non seulement de leur projet tant local que régional, mais aussi de leur industrie dans la sphère publique.  En ce sens, les promoteurs se sentent isolés. De l’autre côté, les parties prenantes ressentent peu d’écoute et considèrent que les processus de consultation sont davantage structurés en fonction des besoins des promoteurs, plutôt que sur leurs propres besoins. Le défi est résolument de trouver des moyens pour mieux travailler ensemble.

Par des conférences et surtout des ateliers thématiques, la tenue du Forum sur l’acceptabilité sociale a permis d’identifier des pistes de solutions pour arriver à un meilleur dialogue autour des projets de développement.

Ce que réclament les parties prenantes, c’est davantage d’ouverture et d’empathie de la part des promoteurs. C’est dans ce contexte que les enjeux environnementaux et sociaux soulevés par les communautés pourraient être intégrés, en amont dans le développement d’un projet. Un exemple proposé par Stéphanie Prévost, directrice générale de la Corporation de protection de l’environnement de Sept-Îles (CPESI), serait de réaliser la co-construction d’une étude d’impact avec les citoyens et groupes locaux. C’est au promoteur de saisir les idées et appréhensions des gens dans la collectivité pour bonifier leurs projets et faire preuve de transparence.

En revanche, les promoteurs souhaitent des balises claires sur les processus nécessaires pour arriver à l’acceptabilité sociale. Cela passe par une gouvernance municipale, régionale et provinciale qui inspire la confiance et qui peut encadrer une bonne partie des débats sur les projets. Certainement, le rôle des élus serait de donner une vision claire des enjeux et des orientations de développement local. De plus, ce serait au gouvernement fédéral et provincial de consulter les citoyens sur les filières et industries à développer en amont, de manière à éviter d’exiger d’un promoteur qu’il défende non seulement son projet, mais aussi l’industrie représentée au sens large.

En conclusion, plusieurs pistes de solutions sont à explorer et toutes les parties prenantes ont un rôle à jouer. Il va sans dire qu’il sera important de réapprendre à s’écouter et de se doter, au Québec, d’un réel projet de société dans lequel les entreprises, les institutions publiques et la collectivité s’inscrivent et participent activement.

En août 2015, vous pourrez consulter directement sur le site de l’INM les actes du Forum, lesquels présenteront la synthèse des discussions et les pistes proposées pour davantage clarifier le concept d’acceptabilité sociale.

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