Est-ce possible de faire un toit vert n’importe où?

12 juil. 2018 par Énergir dans Ma maison
Toit vert
Toit vert ou vivant, végétalisé ou écologique, qu’importe le nom qu’on leur donne, on voit les toits verts se multiplier sur les immeubles résidentiels et commerciaux. Un phénomène, selon Le Devoir, encore marginal au Québec, mais qui est très en vogue en Europe avec des initiatives gouvernementales mises en place pour encourager leur adoption croissante. Mais est-ce là le fruit d’une nouvelle tendance de passage ou un phénomène qui est là pour de bon? Et surtout, est-ce possible de faire un toit vert n’importe où? Juste avant de répondre à ces questions, tentons d’abord de définir de quoi il en retourne et quels en sont les avantages et les inconvénients.
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Qu’est-ce qu’un toit vert?

Un toit vert est une couverture de toit qui comprend une composante de végétation qui pousse sur la surface. La sous-couche du toit est composée alors d’une membrane étanche, d’un système de drainage et d’un médium organique, appelé substrat de croissance, dans lequel les plantes vont pouvoir pousser.

La Régie du bâtiment du Québec stipule par ailleurs que « le toit végétalisé peut être de type extensif (substrat de croissance d’une épaisseur d’au plus 150 mm), semi-intensif (substrat de croissance d’une épaisseur de 150 mm à 300 mm) ou intensif (substrat de croissance excédant 300 mm). Toutefois, la hauteur maximale des plantes matures ne doit pas dépasser 1 200 mm, et le toit végétalisé doit être essentiellement plat; la création de monticules ou de collines n’est pas permise. »

On entend parfois que les toits verts font partie d’une « tendance verte » et sont encore au stade expérimental. Cette affirmation est fausse puisque les toits verts sont un concept qui existe depuis des centaines d’années, avec des exemples dans plusieurs pays du monde. Ce qui a changé, c’est la technologie pour leur entretien et leur installation, plus mince et légère.

Un toit vert n’est conçu que pour des maisons certifiées « éco ». Bien entendu, il existe des certifications qui récompensent l’initiative de l’installation d’un toit vert à la structure d’un immeuble déjà certifié LEED par exemple, les avantages environnementaux étant indéniables. Toutefois, d’autres considérations peuvent encourager des propriétaires à installer un toit vert à leur maison, qu’elles soient économiques, esthétiques ou encore pour ajouter un peu de verdure ou un petit jardin à une habitation urbaine qui n’en possède pas.

Un toit vert c’est bon pour la santé

C’est là le plus net avantage des toits verts. Mis à part leur apparence naturelle et champêtre, les toits verts apportent une multitude de bienfaits pour la santé, surtout dans les environnements urbains où la végétation est plus rare. Mais encore, me direz-vous? Eh bien, les toits verts régulent les mouvements thermiques de l’air et capturent les particules volatiles dans l’air, ils réduisent les gaz à effet de serre, ils font de l’ombre à l’immeuble ce qui réduit les rayons réfléchissants du soleil qui produisent un phénomène d’îlots de chaleur urbains, autrement appelé « Urban Heat Island Effect ».

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Un toit vert c’est économique

Les coûts associés à l’installation d’un toit vert s’avèrent être un bon investissement d’un point vue économique. En effet, le toit vert permet une économie énergétique, soit de chauffage et de climatisation puisque ce toit tempère la température intérieure annuellement. Il épargne aussi de l’argent aux propriétaires lors d’orages importants en absorbant une grande partie de l’eau et donc en évitant des inondations et les coûts qui leur sont associés. On remarque aussi une augmentation de la durée de vie de la membrane du toit qui, une fois recouverte de plantes, est protégée des rayons ultraviolets du soleil.

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Des dommages structurels en devenir?

En contrepartie, les toits verts peuvent causer des dommages structurels à l’immeuble dus au poids de l’installation ainsi que des infiltrations d’eau au fil du temps. Ces deux problèmes peuvent être une importante dépense et dissuader les gens à considérer l’ajout d’une toiture végétale à leur demeure. Est-ce vrai? Eh bien! Sachez ceci : un toit qui coule n’est pas relié au fait qu’il possède un toit vert ou traditionnel. Les infiltrations proviennent de sources autres comme une faiblesse dans la structure de l’immeuble, des matériaux de piètre qualité utilisés dans le revêtement de la demeure, du comble ou de la membrane d’étanchéité. Car peu importe si vous avez un toit vert ou non, celui-ci devrait être étanche.

Dans le cas de la capacité de notre toiture à supporter le poids additionnel du toit vert, il faut être vigilant et se renseigner adéquatement. « Un pied cube de terreau mouillé peut peser jusqu’à 100 livres, alors que les toitures montréalaises sont calculées pour des charges de neige de 40 livres par pied carré de surface. » – Vie en Vert. Cette dernière information n’est pas pour dissuader les adeptes de toits verts, mais plutôt pour conscientiser les gens au fait qu’il faille être objectif quant à l’état de la structure de l’immeuble résidentiel ou commercial. Plusieurs produits sont actuellement disponibles sur le marché pour répondre aux besoins des maisons ne possédant pas de structure de béton avec des toits végétalisés extensifs, dont la masse organique de croissance (le substrat) ne dépasse pas une épaisseur de 150 mm, ou avec l’utilisation de panneaux préfabriqués, ce qui allège leur présence sur le toit.

Alors pour répondre à notre question initiale, est-ce possible d’avoir un toit vert n’importe où? La réponse est OUI comme le cite l’article du site ÉcoHabitation. Toutefois, il est conseillé de le faire avec l’aide d’experts, ingénieurs et experts du domaine, qui pourront certifier avec assurance de la solidité de la structure de l’immeuble ainsi que de la meilleure formule à adopter pour que votre toit soit verdoyant des années durant.

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