Cultiver son intelligence émotionnelle

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Comme gestionnaire, connaître ses forces et ses faiblesses, mais surtout ses angles morts, est primordial pour bien s’entourer et potentialiser l’apport de ses collaborateurs. Cultiver cette « intelligence émotionnelle » permet d’être à même de reconnaître ces traits chez ses employés en vue d’adapter son style de gestion. Cette compétence revêt un caractère d’autant plus crucial dans un contexte d’incertitudes, où l’on doit affronter des situations nouvelles et déstabilisantes. Il s’agit d’ailleurs, selon le Forum économique mondial[1], de l’une des dix compétences les plus importantes chez un gestionnaire en 2022.

Dans le cadre du projet « Entreprendre l’avenir, mettons nos énergies en commun », nous présentons deux gestionnaires, l’une évoluant dans le secteur privé et l’autre dans un OBNL, qui mettent à profit les principes de l’intelligence émotionnelle dans leurs activités. Elles ont pu approfondir ces compétences grâce aux bourses offertes par Énergir pour suivre le programme de formation de l’École d’Entrepreneurship de Beauce et aller chercher les outils dont elles avaient besoin pour atteindre leurs objectifs en contexte de relance économique.

Comment le fait de cultiver cette intelligence émotionnelle a-t-il permis aux gestionnaires de traverser la crise?

Une des clés du succès

À Trois-Rivières, Annie Hardy dirige sa propre entreprise depuis maintenant 13 ans. En tant que présidente de la boutique Belles de nuit, belles de jour et de la clinique Ajustez-moi, elle a dû composer avec la fermeture de son magasin pendant plusieurs mois en raison des mesures mises en place par le gouvernement. La rétention de ses employés étant essentielle à la survie de son organisation, l’intelligence émotionnelle lui a permis de motiver et d’influencer positivement ses troupes.

D’ailleurs, selon Daniel Goleman, docteur en psychologie, le rendement d’une entreprise s’accroît, pour les deux tiers, en raison des compétences émotionnelles du gestionnaire[2]. Dès lors, construire des bases solides avec son équipe commence par une gestion authentique et efficace qui place ses employés au cœur des activités de l’entreprise.

Dans le centre-sud de Montréal, la gestionnaire d’expérience Francyne Charette est directrice générale de l’OBNL Ruelle de l’avenir. Pour se redéfinir et devenir un vecteur de mobilisation et de changement, elle souhaitait avoir une meilleure vision de son rôle à travers de nouveaux outils de gestion :

« On vient de vivre une année difficile, vraiment atypique, où je me suis retrouvée dans une situation périlleuse et où il fallait agir promptement et se préparer à la rentrée scolaire, car abandonner les élèves et enseignants n’était pas une option pour moi. Sans aucun de mes repères habituels, la compétence managériale qu’est l’intelligence émotionnelle m’a permis d’impliquer et de mobiliser mes employés en considérant tous nos défis et en étant transparente avec eux sur les prochaines étapes. »

Déléguer et définir les rôles

Au cœur du concept de l’intelligence émotionnelle se trouve la communication avec les autres. Comme l’ont appris Annie Hardy et Francyne Charette durant la formation, les gestionnaires doivent adapter leur langage et leur façon de communiquer pour optimiser leurs interactions, notamment avec leurs employés : demander des avis, partager des informations, les impliquer concrètement dans des projets ou dans des processus décisionnels peuvent s’avérer être des éléments différenciateurs. Pourquoi? Parce qu’au centre de l’intelligence émotionnelle chez un gestionnaire, il y a également l’idée de s’entourer d’alliés qui permettront d’élever l’organisation vers les objectifs à atteindre. Développer ce sentiment d’appartenance en impliquant et en mobilisant ses employés crée un effet positif sur le rendement. Comme le mentionne Francyne Charette : « déléguer et définir les rôles sont des actions qui génèrent énormément de valeur ajoutée au sein des équipes ».

Les prochaines étapes?

En bref, Annie Hardy et Francyne Charette ont renforcé leurs compétences et habiletés de gestionnaire en faisant de l’intelligence émotionnelle le moteur de leur gestion. Les notions apprises les ont amenées à découvrir de nouvelles facettes de leur personnalité, ce qui leur permettra d’être de meilleures leaders et de mieux saisir les opportunités qui se présentent.

Comme quoi, malgré deux réalités organisationnelles complètement différentes, l’intelligence émotionnelle fait partie de la définition des bonnes pratiques managériales. Il va sans dire que l’intelligence émotionnelle, à travers l’établissement de relations solides, est une compétence essentielle pour assurer la pérennité de son organisation.

Un parcours stimulant pour l’économie du Québec

Pour contribuer à une relance économique juste, équitable et prospère, Énergir a mis sur pied le programme de formation Entreprendre l’avenir, en collaboration avec l’École d’Entrepreneurship de Beauce. À travers ce parcours, ce sont 46 dirigeants participants en provenance des quatre coins du Québec, issus d’entreprises et d’organismes comptant moins de 200 employés, qui ont pu bénéficier de bourses pour s’outiller à faire face aux défis du contexte économique actuel.


[1] The Future of Jobs Report (2018), http://www3.weforum.org/docs/WEF_Future_of_Jobs_2018.pdf.

[2] Goleman, D. (1995) Emotional Intelligence: Why It Can Matter More Than IQ. 352 p.

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