Les sept finalistes du concours québécois en entrepreneuriat 2015 partagent leurs meilleurs conseils

10 juin 2015 par Énergir dans Mon entreprise
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Encore cette année, le concours québécois en entrepreneuriat est de retour avec le prix du public Gaz Métro, propulsé par Vidéotron Service Affaires dont le grand gagnant sera dévoilé le 18 juin prochain lors du Gala des Grands Prix Desjardins, au Palais Montcalm de Québec. Pour l’occasion, j’ai eu l’idée de demander aux entrepreneurs des sept entreprises finalistes de me donner un conseil qu’ils aimeraient partager avec d’autres entrepreneurs.

Voici ce qu’ils ont répondu :

Sentourer et faire confiance aux autres

Pour François Ferland et Philippe Rancourt, les deux associés derrière L’Accroché, le premier centre d’escalade dans la région de Lévis, il est important que vous soyez les meilleurs à porter votre projet, mais également que vous écoutiez bien les conseils donnés par les gens compétents qui croisent votre chemin. Selon eux, comme le porteur de drapeau, on le porte à bout de bras, mais on doit suivre la direction du vent (votre marché).

Elizabeth Stefanka, fondatrice et présidente de Stefanka Lingerie, une entreprise qui révolutionne l’industrie de la mode par la création de soutiens-gorges ajustés grâce aux technologies de la numérisation 3D, va dans le même sens. Elle ajoute que vous devez faire preuve d’humilité. « Il faut savoir s’entourer de personnes meilleures que soi-même. Ainsi, vous vous retrouvez dans une situation qui repousse toujours les limites que vous croyez vous être imposées. » Selon elle, c’est exactement à ce moment qu’émergent la créativité et le potentiel d’une croissance économique. Elle chérit d’ailleurs une citation d’Elliot Lifson énoncée lors du lancement de la Grappe métropolitaine de la mode : « Seul on va vite, ensemble on va loin. ».

Après tout, il est impossible davoir une idée dentreprise et de connaître tout ce quil y a à faire. Que ce soit les technologies de linformation et de la communication, les lois à connaître, la planification financière, la gestion interne, la mise en marché, etc. C’est l’avis d’Alexandre Couture-Lalande, Louise Cadieux, Blaise Rémillard, Sophie Levasseur, Valérie Fréchette et Lisa Charpentier, tous porteurs du projet La Remise, une coopérative de solidarité qui offre le prêt d’outils, un espace de travail autonome doté d’outils spécialisés, ainsi que la possibilité de suivre des formations sur divers thèmes. Selon eux, vous ne devez pas hésiter à tester vos idées auprès de personnes compétentes dans ses domaines respectifs. Et s’il y a lieu, ajoutent-ils, faire des partenariats ou engager des experts. La coopérative a suivi ce conseil en devenant membre de la CDR Montréal-Laval, une coopérative qui aide les coopératives au démarrage. Ils ont aussi demandé conseil à la CDEC pour le plan d’affaires et les différents types de financement offert. Enfin, ils ont engagé des experts en finance et en communication pour les aider et ils ont réussi à s’entourer de bénévoles compétents avec des connaissances complémentaires à celles du conseil d’administration.

Avoir un projet qui a du sens!

Pour Mathieu Cloutier, président de M ta Région, une entreprise qui vous permet de découvrir de belles entreprises de chez vous, le projet pour lequel vous vous lancez en affaires doit avoir un sens. D’abord pour soi, ensuite sur le marché. « Ce doit être un projet auquel on croit, en phase avec nos convictions, nos valeurs, notre vision de l’entreprise et nos capacités. » Il prend, en exemple, le fait qu’il a attendu le bon moment pour le lancement de son entreprise qui se fera à l’automne 2015. En effet, il a mis plus d’une année à monter son plan d’affaires, à poser des bases solides et à monter son équipe.

Accepter de se mettre en mode de résolution de problèmes en permanence

En affaires, vous devez vous attendre à plusieurs imprévus et savoir innover autrement en donnant une deuxième vie à une pièce d’équipement qui avait un usage différent dans sa première vie. C’est l’avis de Pierre-Luc Pilon et Bounthao Thammavongsa de la microbrasserie Brasseurs de l’Outaouais. Pour eux, se lancer en affaires veut dire accepter de se mettre en mode de résolution de problèmes en permanence. Vous vous rendrez compte très rapidement que les équipements voulus sont soudainement plus chers, les fournitures sont en rupture de stock, les permis tardent à arriver, etc. Au lieu de prendre du recul, identifiez des options et des pistes de solutions pour choisir la meilleure solution (qui la plupart du temps est la moins mauvaise). Les entrepreneurs vous conseillent de combattre ce réflexe et d’aller plus loin en changeant de jeux. Par exemple, Pierre-Luc rêve depuis plus de dix ans de se lancer en affaires dans le domaine de la bière. Après huit ans à se poser la question « Où vais-je trouver l’argent pour acheter de l’équipement de brassage conventionnel, des fermenteurs et tout le reste? » Il a emprunté un virage qui a mené à la fondation de leur entreprise : « De quoi ai-je absolument besoin pour fabriquer de la bonne bière? » est devenue LA question. C’est justement cette deuxième question qui a fait en sorte qu’ils se sont embrayés en mode « innovation ». Ils ont commencé à analyser d’autres industries pour voir quels procédés et équipements ils pourraient adapter à leurs besoins. C’est ainsi que des équipements laitiers et vinicoles ont pris le chemin de leur brasserie.

Suivre son instinct

Pour Chantale Tremblay, fondatrice de Neurones Communications, une entreprise de services professionnels dans le domaine des relations publiques au Saguenay–Lac-Saint-Jean, le plus important est de suivre son instinct. Cette petite voix à l’intérieur de vous qui est directement reliée à vos valeurs. Lorsqu’elle doit prendre une décision, par exemple, elle rationalise d’abord la situation en pesant le pour et le contre. Ensuite, elle prend le temps d’écouter son impression pour choisir la meilleure option en fonction de ses valeurs et de son bien-être. « En plus de faire des lectures diverses, il m’arrive de demander l’avis de membres de mon entourage (mon mentor du Réseau M, mon conjoint-comptable, ma psy-coach, mes confrères du domaine des communications, d’autres entrepreneurs, etc.) qui ne portent pas les mêmes “lunettes” que moi. Ces visions différentes enrichissent (pour le meilleur ou pour le pire!) mes réflexions. »

Savoir provoquer

Robert Morris, président fondateur de Addik Pet, un détecteur d’accouchement innovateur pour chats et chiens, se demande chaque matin ce qu’il va faire aujourd’hui pour provoquer demain. Pour lui, il faut voir chaque évènement qui nous entoure comme une occasion. « Je dois provoquer les choses, mais sans les brusquer. Chaque évènement ou chaque personne peuvent m’être favorables. »  Il vous conseille de découvrir simplement ce dont les gens ont besoin. C’est une très bonne façon de faire pour les comprendre et découvrir comment ceux-ci pourront vous aider. « Une relation humaine, comme les relations d’affaires, est un échange de bons procédés. » Il donne en exemple toutes les rencontres et tous les évènements quotidiens qui lui ont été des prétextes pour faire évoluer son projet. « Un article de journal, une manchette à la radio ou à la télévision m’ont amené à l’action et à aller vers les gens. Je sentais que chaque rencontre, même anodine, avait le potentiel de m’ouvrir de nouvelles portes. Ainsi, l’an dernier, j’ai pu rencontrer le vice-premier ministre en place, M. François Gendron, pour lui présenter mon projet et cela simplement parce que deux jours auparavant une femme m’avait légèrement bousculé dans un CLD. Un évènement en entraine un autre, mais il faut savoir orienter ce mouvement à notre avantage. »

À vous la parole maintenant. Quel conseil aimeriez-vous partager avec d’autres entrepreneurs et comment l’avez-vous mis en pratique dans votre entreprise?

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